Apprendre à jouer de la guitare est un rêve pour beaucoup. C’est un instrument polyvalent, accessible, et qui permet d’exprimer des émotions profondes à travers la musique. Que ce soit pour accompagner une chanson, improviser un solo ou simplement se détendre après une longue journée, la guitare captive des millions de personnes à travers le monde. Cependant, avec l’avènement d’Internet, des applications, des tutoriels YouTube et des cours en ligne, de plus en plus de débutants choisissent d’apprendre sans professeur.
Cette méthode, bien que séduisante par sa flexibilité et son coût réduit, comporte de nombreux pièges. Sans encadrement, il est facile de développer de mauvaises habitudes, de stagner, voire de se décourager complètement. Cet article complet de plus de 4000 mots vous guide à travers les erreurs fréquentes que font les guitaristes autodidactes et vous donne des solutions concrètes pour progresser efficacement, même sans professeur.
Pourquoi apprendre la guitare sans professeur ?
Avant d’aborder les erreurs, il est important de comprendre pourquoi tant de personnes choisissent cette voie autodidacte.
Les avantages indéniables
Coût réduit : Les cours particuliers peuvent représenter un budget conséquent, surtout sur le long terme. Entre 25 et 50 euros par cours hebdomadaire, la facture grimpe rapidement.
Flexibilité maximale : Apprendre à son rythme, à tout moment, sans contrainte de planning ni déplacement. Idéal pour les emplois du temps chargés.
Accès illimité aux ressources : Des milliers de vidéos, applications, tablatures et partitions sont disponibles gratuitement ou à prix modique.
Motivation personnelle : Certains préfèrent l’autonomie et l’idée de « tout faire par soi-même », ce qui renforce la satisfaction personnelle.
Personnalisation de l’apprentissage : Possibilité de se concentrer sur les styles musicaux qui nous passionnent vraiment.
Les défis à relever
Ces avantages sont réels, mais ils s’accompagnent de risques significatifs. L’absence de retour immédiat, de correction technique et de progression structurée peut vite devenir un frein. C’est exactement comme quelqu’un qui suivrait des conseils pour débutants en guitare sans jamais les appliquer de manière cohérente et progressive.
Erreur n°1 : Ignorer la posture et la tenue de la guitare
L’une des erreurs les plus courantes chez les autodidactes est de négliger la posture dès le départ. Beaucoup s’installent sur le canapé, la guitare posée sur la jambe gauche (ou droite pour les gauchers), penchés en avant, le dos courbé, sans penser à l’impact à long terme.
Conséquences physiques et techniques
Douleurs musculaires persistantes : Dos voûté, épaules contractées, poignets en tension créent des douleurs chroniques qui peuvent devenir handicapantes.
Limitation technique : Difficulté à atteindre certaines cordes ou cases, particulièrement dans les positions hautes du manche.
Fatigue rapide : Une mauvaise posture épuise plus vite et limite les séances de pratique.
Développement de tensions parasites : Le corps compense les mauvaises positions en créant des crispations qui nuisent à la fluidité du jeu.
Solutions détaillées pour une posture optimale
Position assise classique :
- Asseyez-vous sur une chaise droite, sans accoudoir, les pieds à plat au sol
- La guitare repose sur la jambe gauche (droite pour les gauchers), légèrement inclinée vers l’avant
- Le bras droit repose naturellement sur la caisse, le poignet souple et détendu
- Le cou de la guitare doit être légèrement relevé (entre 30° et 45°)
- Utilisez un repose-pied si nécessaire pour maintenir la guitare à hauteur confortable
Position debout :
- Investissez dans une sangle de qualité, réglée pour que la guitare soit à la même hauteur qu’en position assise
- Le poids de l’instrument doit être porté par la sangle, pas par les bras
- Gardez le dos droit, les épaules détendues
Astuce professionnelle : Filmez-vous régulièrement sous différents angles pour vérifier votre posture. Une simple vidéo de 30 secondes peut révéler des mauvaises habitudes invisibles à l’œil nu. Analysez particulièrement l’angle de vos poignets et la position de vos épaules.
Erreur n°2 : Négliger l’entretien et le réglage de la guitare
Beaucoup de débutants pensent que la guitare « marche toute seule » et négligent complètement son entretien. Or, un instrument mal entretenu rend l’apprentissage considérablement plus difficile et peut même décourager définitivement un débutant.
Problèmes fréquents et leurs impacts
Cordes oxydées ou usées : Son terne et étouffé, difficultés d’accordage, ruptures intempestives pendant la pratique.
Manche mal ajusté : Cordes qui « frisent » (buzzent) contre les frettes, action trop haute nécessitant une pression excessive.
Intonation défaillante : Les accords sonnent faux même avec un accordage correct, particulièrement problématique dans les positions hautes.
Mécaniques défectueuses : Impossible de maintenir l’accordage, frustration constante pendant la pratique.
Solutions d’entretien préventif
Changement des cordes :
- Fréquence : tous les 1 à 3 mois selon l’intensité de jeu et la transpiration
- Technique : changez une corde à la fois pour maintenir la tension du manche
- Étirez délicatement les nouvelles cordes pour stabiliser l’accordage
Nettoyage régulier :
- Essuyez les cordes après chaque séance avec un chiffon sec
- Nettoyez le manche avec un produit spécialisé (citron oil pour la palissandre)
- Dépoussiérez régulièrement la caisse avec un chiffon microfibre
Réglages professionnels :
- Faites vérifier l’ajustement de la guitare (setup complet) par un luthier une fois par an
- Contrôlez régulièrement l’intonation avec un accordeur chromatique
- Apprenez à effectuer des réglages basiques (hauteur des cordes, courbure du manche)
Astuce d’expert : Une guitare bien réglée peut littéralement faire la différence entre un débutant qui abandonne après quelques semaines et un autre qui progresse rapidement. N’hésitez pas à investir 50-80€ dans un setup professionnel, c’est un investissement rentable.
Erreur n°3 : Se limiter aux tablatures sans comprendre la musique
Les tablatures (tabs) sont omniprésentes : sur Internet, dans les applications, sur les forums. Elles indiquent précisément où placer les doigts sur le manche, mais ne donnent aucune information sur le rythme, la dynamique, l’expression ou la structure musicale.
Limitations des tablatures seules
Dépendance excessive : Incapacité à lire une partition traditionnelle ou à comprendre la logique harmonique d’un morceau.
Rythme approximatif : Sans notation rythmique, le jeu devient hésitant et imprécis.
Manque de culture musicale : Aucune compréhension des gammes, accords, tonalités qui forment la base de la musique.
Limitation créative : Impossible d’improviser ou de composer sans bases théoriques.
Solutions d’apprentissage équilibré
Diversification des sources :
- Alternez entre tablatures et partitions traditionnelles (portée)
- Utilisez des méthodes combinant les deux notations
- Apprenez progressivement les bases du solfège : notes, valeurs rythmiques, clés
Travail rythmique structuré :
- Utilisez systématiquement un métronome pour tous vos exercices
- Comptez à voix haute : « 1, 2, 3, 4 » sur les temps forts
- Travaillez différents rythmes : noires, croches, triolets
Application pratique :
- Commencez par des morceaux simples avec notation complète (« Ode to Joy », « Amazing Grace »)
- Analysez la structure : couplet, refrain, pont
- Identifiez les accords utilisés et leur fonction tonale
Astuce pédagogique : Choisissez un morceau que vous connaissez bien et apprenez-le d’abord à l’oreille, puis avec les tabs, enfin avec la partition. Cette triple approche développe tous vos sens musicaux.
Erreur n°4 : Ignorer le travail au métronome
De nombreux guitaristes autodidactes jouent « au feeling », sans référence rythmique stable. Cette approche intuitive peut sembler naturelle, mais elle constitue un frein majeur à la progression technique et musicale.
Conséquences du manque de précision rythmique
Instabilité temporelle : Tempo qui fluctue, accélérations incontrôlées dans les passages difficiles.
Incompatibilité avec d’autres musiciens : Impossible de jouer en groupe sans base rythmique solide.
Limitation technique : Blocage sur les morceaux rapides ou rythmiquement complexes.
Manque d’expression : Sans maîtrise du tempo, impossible de jouer avec les nuances rythmiques.
Méthodes de travail au métronome
Progression graduelle :
- Commencez très lentement (60 BPM) même sur les morceaux que vous connaissez
- Augmentez par paliers de 5-10 BPM seulement après maîtrise parfaite
- Visez la fluidité avant la vitesse
Exercices rythmiques fondamentaux :
- Travaillez d’abord les noires, puis les croches, enfin les triolets
- Alternance de patterns rythmiques sur un seul accord
- Syncopes et contretemps pour développer l’indépendance rythmique
Applications pratiques :
- Jouez des gammes au métronome en variant les rythmes
- Travaillez les changements d’accords en respectant un tempo fixe
- Enregistrez-vous avec le métronome pour évaluer votre précision
Astuce de pro : Essayez de jouer « Seven Nation Army » de The White Stripes avec un métronome à 80 BPM. Ce riff apparemment simple révèle rapidement les faiblesses rythmiques et constitue un excellent exercice de base.
Erreur n°5 : Brûler les étapes techniques fondamentales
L’impatience est l’ennemie de l’apprentissage. On voit souvent des débutants qui veulent absolument jouer « Stairway to Heaven », « Nothing Else Matters » ou « Hotel California » dès la première semaine. Cette approche, bien que motivante, s’avère contreproductive.
Problèmes liés à la précipitation
Frustration garantie : Face à l’impossibilité technique de réaliser ses ambitions.
Développement de mauvaises habitudes : Techniques de compensation qui deviennent des blocages permanents.
Découragement et abandon : Sentiment d’incompétence face à des objectifs irréalistes.
Base technique défaillante : Lacunes fondamentales qui limitent la progression future.
Progression méthodique recommandée
Mois 1-3 : Fondations solides
- Maîtrise des accords majeurs et mineurs de base (C, G, Am, Em, F, D)
- Transitions fluides entre deux accords, puis trois, puis quatre
- Rythmes de grattage simples en noires et croches
- Morceaux ultra-simples : « Horse with No Name », « Eleanor Rigby »
Mois 4-6 : Développement technique
- Accords barrés (F majeur, Bm)
- Arpèges de base au médiator et aux doigts
- Introduction aux gammes (pentatonique mineure)
- Morceaux de niveau intermédiaire : « Knockin’ on Heaven’s Door », « Wish You Were Here »
Mois 7-12 : Sophistication musicale
- Accords enrichis (7ème, sus4, add9)
- Techniques avancées (bends, hammer-on, pull-off)
- Improvisation basique
- Morceaux complexes adaptés à votre niveau
Objectifs SMART pour progresser
Spécifiques : « Je veux maîtriser la transition C-Am-F-G » Mesurables : « Sans hésitation, à 100 BPM » Atteignables : Selon votre niveau actuel Réalistes : En tenant compte du temps disponible Temporels : « Dans les 2 prochaines semaines »
Astuce motivation : Créez une liste de « morceaux objectifs » classés par difficulté. Cochez chaque réussite, c’est un puissant moteur de motivation et un indicateur concret de progression.
Erreur n°6 : Mauvaise gestion du temps de pratique
Deux extrêmes sont fréquemment observés chez les autodidactes : soit une pratique sporadique et insuffisante, soit des séances marathon épuisantes et contre-productives.
Les pièges de la pratique inefficace
Sous-pratique chronique :
- « Je joue une heure le dimanche, ça devrait suffire »
- Résultat : oubli des acquis, stagnation technique, perte de callus aux doigts
Sur-pratique compulsive :
- « Je veux devenir pro, donc je joue 4-5 heures d’affilée »
- Résultat : blessures (tendinites, douleurs articulaires), épuisement mental, dégoût
Optimisation de la pratique quotidienne
Fréquence idéale : 15 à 45 minutes par jour sont plus efficaces que 3 heures le week-end.
Structure type d’une séance de 30 minutes :
- 5 min : échauffement (gammes lentes, étirements des doigts)
- 10 min : exercices techniques (accords, arpèges, gammes)
- 10 min : travail de morceaux (nouveaux et révisions)
- 5 min : jeu libre et créatif (improvisation, exploration)
Adaptation selon le temps disponible :
- 15 min : focus sur un seul aspect (transitions d’accords par exemple)
- 30 min : séance complète équilibrée
- 45 min : approfondissement avec enregistrement et analyse
Signes d’alarme à surveiller :
- Douleurs persistantes aux doigts, poignets ou avant-bras
- Perte de concentration ou d’intérêt
- Crispations ou tensions involontaires
Astuce d’organisation : Créez une routine fixe (même heure, même lieu). La régularité transforme la pratique en habitude naturelle, réduisant la résistance mentale à « sortir la guitare ».
Erreur n°7 : Manque d’écoute critique et d’auto-évaluation
Beaucoup de guitaristes se concentrent sur leurs doigts et leur technique sans vraiment écouter le son qu’ils produisent. Cette approche purement mécanique limite considérablement la progression musicale.
Problèmes de l’écoute passive
Sons mal articulés : Notes étouffées, buzzs, attaques imprécises passent inaperçus.
Rythme approximatif : Décalages temporels, hésitations non détectées.
Manque d’expression : Jeu mécanique sans nuances dynamiques.
Erreurs non corrigées : Répétition des mêmes fautes sans s’en apercevoir.
Développement de l’écoute active
Techniques d’auto-évaluation :
- Enregistrez-vous régulièrement avec un simple smartphone
- Jouez devant un miroir pour observer vos gestes
- Fermez les yeux pour vous concentrer uniquement sur le son
- Comparez votre version à l’original (tempo, nuances, articulation)
Critères d’écoute analytique :
- Clarté de chaque note : sonne-t-elle proprement ?
- Précision rythmique : êtes-vous en place avec le métronome ?
- Homogénéité du son : volume constant, attaques régulières ?
- Expression musicale : y a-t-il des nuances, de l’émotion ?
Exercices d’affinement auditif :
- Travaillez un passage note par note, très lentement
- Isolez chaque doigt : quel son produit-il individuellement ?
- Variez les dynamiques : piano, forte, crescendo, diminuendo
- Explorez les timbres : près du chevalet, sur la rosace, étouffé
Cet exercice d’écoute critique s’apparente au débat mediator vs doigts où chaque technique produit un son distinct qu’il faut apprendre à reconnaître et maîtriser.
Astuce technologique : Utilisez des applications d’enregistrement avec ralentissement (Amazing Slow Downer, Transcribe!) pour analyser finement votre jeu et celui des professionnels.
Erreur n°8 : Négliger la théorie musicale par préjugé
Une idée reçue persistante veut que la théorie musicale soit « ennuyeuse », « académique » ou « tue la créativité ». Cette vision est non seulement fausse, mais prive les guitaristes autodidactes d’outils puissants de compréhension et d’expression.
Conséquences de l’ignorance théorique
Limitation créative : Incapacité à improviser de manière cohérente et mélodique.
Incompréhension harmonique : Difficulté à analyser et mémoriser les progressions d’accords.
Communication musicale défaillante : Impossible de communiquer avec d’autres musiciens.
Plafond de progression : Blocage à un niveau intermédiaire sans possibilité d’évolution.
Bases théoriques essentielles pour guitaristes
Fondamentaux acoustiques :
- Intervalles : ton, demi-ton, tierce, quinte, octave
- Gamme majeure : construction et application pratique
- Armures et tonalités : comprendre les dièses et bémols
- Cercle des quintes : outil fondamental d’analyse harmonique
Construction des accords :
- Accords majeurs et mineurs : formules 1-3-5 et 1-3b-5
- Accords de 7ème : enrichissement harmonique
- Renversements : même accord, positions différentes
- Substitutions : alternatives harmoniques créatives
Application pratique sur la guitare :
- Positions des gammes sur le manche
- Système CAGED : visualisation des accords
- Relations gammes-accords : improvisation cohérente
- Analyse de morceaux : comprendre pourquoi « ça sonne »
Méthodes d’apprentissage progressif
Intégration quotidienne : 5-10 minutes de théorie par jour, immédiatement appliquée sur l’instrument.
Applications ludiques : Music Theory Helper, Tenuto, Complete Ear Trainer transforment l’apprentissage en jeu.
Analyse de vos morceaux préférés : Identifiez les accords, analysez les progressions, trouvez la tonalité.
Astuce pratique : Commencez par comprendre pourquoi un accord de C majeur contient les notes C-E-G. Cette logique mathématique simple vous permettra de construire tous les autres accords.
Erreur n°9 : Déséquilibre entre main gauche et main droite
Les guitaristes débutants se focalisent souvent exclusivement sur la main gauche (doigtés, positions d’accords) en négligeant complètement le travail de la main droite (attaque, picking, grattage). Cette approche crée un déséquilibre technique majeur.
Importance cruciale de la main droite
Production du son : C’est la main droite qui détermine 80% de la qualité sonore.
Contrôle rythmique : Précision temporelle, nuances dynamiques.
Expression musicale : Articulation, phrasé, couleurs timbrales.
Vitesse et fluidité : Synchronisation entre les deux mains.
Techniques de main droite à développer
Picking alterné (alternate picking) :
- Strict respect de l’alternance down-up-down-up
- Commencer très lentement au métronome
- Maintenir la régularité même dans les changements de cordes
- Exercice : chromatic runs sur une seule corde
Grattage (strumming) :
- Souplesse du poignet, pas de tension dans l’avant-bras
- Variété des patterns rythmiques
- Contrôle des cordes jouées/étouffées
- Nuances dynamiques forte/piano
Jeu aux doigts (fingerpicking) :
- Indépendance des doigts : pouce, index, majeur, annulaire
- Patterns d’arpèges classiques
- Combinaison mélodie/accompagnement
- Position de la main : angle, proximité des cordes
Exercices de synchronisation
Chromatic walks : Montée et descente chromatique sur chaque corde avec picking strict.
Accord-mélodie : Jouer un accord tenu avec alternance de notes mélodiques.
Polyrhythme simple : Main gauche en noires, main droite en croches.
Astuce de développement : Filmez votre main droite en gros plan. Les défauts de technique (tensions, irrégularités, mouvements parasites) deviennent immédiatement visibles.
Erreur n°10 : Absence d’objectifs structurés
Beaucoup d’autodidactes jouent « pour s’amuser » sans direction précise. Cette approche purement récréative, bien qu’agréable, limite considérablement la progression et peut mener à une stagnation frustrante.
Problèmes de l’apprentissage sans objectifs
Perte de motivation : Sans jalons clairs, difficile de mesurer ses progrès.
Dispersion des efforts : Papillonnage entre différents styles sans approfondissement.
Plateau technique : Stagnation à un niveau confortable mais limitant.
Gaspillage de temps : Séances improductives sans focus précis.
Méthodologie d’objectifs SMART
Spécifiques : « Jouer ‘Blackbird’ des Beatles en entier » plutôt que « m’améliorer à la guitare ».
Mesurables : « À 120 BPM sans erreur » donne un critère objectif de réussite.
Atteignables : Adaptés à votre niveau actuel, ni trop faciles ni impossibles.
Réalistes : En tenant compte de votre temps disponible et contexte personnel.
Temporels : « Dans les 3 prochaines semaines » crée une urgence motivante.
Planification pratique hebdomadaire
Exemple de programme structuré :
Lundi : Travail technique – gammes et arpèges (20 min) Mardi : Accords et transitions – progression Am-F-C-G (20 min)
Mercredi : Morceau principal – nouveau refrain (25 min) Jeudi : Révision générale + enregistrement d’évaluation (20 min) Vendredi : Exploration créative – improvisation sur backing track (20 min) Weekend : Session libre ou répétition d’ensemble si possible
Suivi de progression :
- Journal musical : notez quotidiennement vos exercices et ressentis
- Enregistrements datés : comparaison objective sur le temps
- Check-list d’objectifs : satisfaction de cocher les réussites
- Ajustements réguliers : réévaluation mensuelle des objectifs
Astuce de motivation : Créez une « playlist d’objectifs » avec tous les morceaux que vous voulez savoir jouer, classés par difficulté. Chaque morceau maîtrisé vous rapproche du suivant.
Erreur n°11 : Syndrome de comparaison et perfectionnisme paralysant
Les réseaux sociaux regorgent de jeunes prodiges de 12 ans qui exécutent du Steve Vai ou du John Petrucci avec une facilité déconcertante. Cette exposition constante à l’excellence peut créer un sentiment d’infériorité destructeur chez les apprenants.
Effets néfastes de la comparaison
Sentiment d’imposture : « Je ne serai jamais aussi bon, à quoi bon continuer ? »
Perfectionnisme paralysant : Refus de jouer tant que ce n’est pas « parfait ».
Dévalorisation systématique : Minimisation de ses propres progrès.
Abandon prématuré : Découragement face à des standards irréalistes.
Stratégies de recentrage positif
Focus sur la progression personnelle :
- Comparez-vous à vous-même d’il y a un mois, six mois, un an
- Célébrez chaque petite victoire : premier accord propre, première chanson complète
- Documentez votre parcours : photos, vidéos, enregistrements chronologiques
Relativisation des « prodiges » :
- Ces vidéos montrent le meilleur moment après des heures de travail
- Beaucoup de ces jeunes talents pratiquent 4-6 heures par jour depuis l’enfance
- Chacun a son rythme d’apprentissage, votre âge et expérience apportent d’autres atouts
Redéfinition du succès :
- Le plaisir de jouer prime sur la performance technique
- Votre musique n’a pas besoin d’impressionner pour être valable
- L’expression personnelle compte plus que la virtuosité pure
Cette démarche rappelle l’importance du choix personnel dans l’apprentissage, comme on peut le voir dans une comparaison des guitares basses où chaque instrument a ses spécificités sans qu’il y ait de « meilleur » choix absolu.
Astuce thérapeutique : Créez un « journal de gratitude musicale » : notez chaque semaine trois choses positives sur votre pratique, même modestes. Cette habitude reconfigure progressivement votre perception de vos progrès.
Erreur n°12 : Isolement musical et manque d’interaction
L’apprentissage solitaire présente l’avantage de la flexibilité, mais prive l’apprenant d’une dimension fondamentale de la musique : le partage et l’interaction avec d’autres musiciens.
Limites de la pratique en vase clos
Développement d’un jeu égocentrique : Difficultés d’écoute et d’adaptation aux autres.
Manque de timing collectif : Incapacité à jouer « en place » avec un groupe.
Absence de stimulation créative : Perte des idées nouvelles apportées par les échanges.
Motivation déclinante : L’isolement peut mener à l’ennui et à l’abandon.
Solutions d’ouverture musicale
Participation à des jam sessions :
- Recherchez des ateliers débutants dans votre région
- Participez à des « open mic » dans les bars musicaux
- Rejoignez des groupes Facebook locaux de musiciens amateurs
Collaboration virtuelle :
- Applications comme BandLab permettent la collaboration à distance
- Participez à des défis musicaux sur les réseaux sociaux
- Échangez avec d’autres apprenants sur les forums spécialisés
Accompagnement d’amis :
- Proposez à un ami chanteur de l’accompagner sur quelques accords simples
- Organisez des soirées musicales informelles chez vous
- Apprenez des chansons populaires pour animer les réunions familiales
Cours collectifs ponctuels :
- Stages week-end ou vacances scolaires
- Masterclass avec des professionnels
- Ateliers thématiques (blues, rock, acoustique)
Astuce sociale : Commencez par proposer un simple accompagnement en Do majeur à un ami qui chante. Cette expérience basique révèle immédiatement la magie de la musique partagée et motive pour aller plus loin.
Erreur n°13 : Négligence de la préparation et du renforcement digital
Les débutants sous-estiment souvent l’importance de préparer spécifiquement leurs doigts pour les exigences techniques de la guitare. Cette négligence peut créer des limitations durables et des douleurs évitables.
Importance de la préparation digitale
Développement de la force : Les cordes requièrent une pression précise et soutenue.
Amélioration de l’indépendance : Chaque doigt doit pouvoir agir séparément.
Développement de la dextérité : Coordination fine et vitesse d’exécution.
Prévention des blessures : Renforcement préventif des tendons et articulations.
Exercices de renforcement digital
Exercice 1-2-3-4 (chromatic crawls) :
- Sur la première corde, placez successivement index (case 1), majeur (case 2), annulaire (case 3), auriculaire (case 4)
- Maintenez tous les doigts appuy